Au IXe siècle avant Jésus Christ, le Royaume de Van commençait à faire parler de lui dans région du Plateau arménien et même plus au sud vers la Mésopotamie avec Babylone.
Le Royaume de l’Ourartou fut fondé au 9e siècle avant l’ère. Avec pour capitale Van sur les bords du lac de Van. L’Ourartou était un Etat organisé notamment dans le système de l’irrigation des champs avec des canalisations qui sont aujourd’hui encore utilisées. Il deviendra un Etat puissant. Vous pouvez voir aujourd’hui à Erévan, qui fut fondée par les Ourartéens sous le nom d’Erébouni il y a 2800 ans, les trances de l’Ourartou notamment à la Colline rouge, avec un fort de l’Ourartou qu’il est possible de le visiter.
Mais la région est très convoitée et peu à peu, le Royaume de l’Ourartou qui devait mener de nombreuses guerres allait s’affaiblir et chuter au 7e siècle avant l’ère, sous les invasions des tribus scythes venus du nord du Caucase.
Ensuite de -620 à -331 plusieurs dynasites arméniennes allaient régner sur l’Arménie.
Alexandre le Grand tentera plusieurs fois d’attaquer l’Arménie. Mais à chaque fois les Arméniens repoussent les forces Grecques. Mais dans cette période qui s’étend de 331 à 201 avant J.-C, l’Arménie va décliner.
Mais l’Arménie allait renaître et atteindre son apogée sous le règne de Tigrane le Grand avec un Empire arménien au 1er siècle avant Jésus Christ
Tigrane le Grand est le plus grand empereur de l’Histoire de l’Arménie. Il est né en 140 avant l’ère. Il conquiert tout d’abord plusieurs petits Etats en Cappadoce (en Anatolie aujourd’hui). En -87 il attaque les Parthes au sud de l’Arménie et leur inflige une défaite.
L’Armée de Tigrane le Grand comptait 300 000 soldats. Tigrane le Grand étendra son Empire des rives de la Caspienne à la Méditerranée et à la Mer Noire. Un territoire de plus d’un million de kilomètres carrés avec près de 7 millions d’habitants un chiffre important très important à l’époque, l’actuelle France n’était à l’époque peuplée que de 2 millions d’habitants. Ainsi au 1er Siècle avant Jésus Christ l’Arménie était à son apogée avec l’Empire de Tigrane le Grand avec une Arménie qui englobait Syrie-La Phénicie, le Liban actuel – la Palestine, le Royaume des Nabatéens dans la Jordanie actuelle et la Judée. Ainsi sur près d’un quart de siècle, entre 95 et 70 avant l’ère, Tigrane le Grand crée un royaume dont les frontières iront de l’Egypte et de la Mer Méditerranée jusqu’au Caucase, à la Mer Caspienne.
Mais en 69 avant J.C. les Romains avec le général Pompée et Lucullus attaquent l’Arménie et Tigrane le Grand est vaincu. Rome étend alors sa domination sur l’Arménie. L’Arménie perdra progressivement la majeure partie de ses conquêtes.
L’Arménie après le règne de Tigrane de Grand
Après la disparition de Tigrane le Grand, l’Arménie se retrouve dans une nouvelle situation géopolitique. Elle est au centre du conflit entre deux puissances : Rome et l’Empire Parthe. L’Arménie sera alors durant plusieurs siècles -entre le 1er et le 3e siècle-partagée entre l’Empire romain et l’Empire Perse.
Le christianisme en Arménie en l’an 301
Un évènement majeur qui allait forger le destin de la nation arménienne allait se produire en l’an 301 avec le roi Tiridate 3 qui proclame en Arménie le christianisme comme religion officielle. L’Arménie deviendra ainsi la première nation au monde 20 ans avant Rome à reconnaitre officiellement le christianisme.
Saint Grégoire l’Illuminateur fondera la cathédrale de Sainte-Etchmiadzine et il deviendra le 1er Catholicos de l’Eglise arménienne. Aujourd’hui la ville d’Etchmiadzine à 20 km d’Erévan est le Vatican des Arméniens où réside le 132e Catholicos, le Pape des Arméniens, Karékine II.
Signalons que les Arméniens appartiennent à plus de 90% à l’Eglise arménienne dite apostolique, fondée par les Apôtres Thaddée et Barthélémy. Le reste étant Catholiques et de l’Eglise Evangélique protestante.
L’invention de l’Alphabet arménien en l’an 405
Depuis des millénaires les Arméniens parlaient l’arménien mais ils écrivaient en araméen, en grec, en latin ou en cunéiforme dans les temps reculés. Il fallait à cette Arménie chrétienne un alphabet propre, afin d’assoir la culture arménienne face aux menaces, notamment à la Perse qui pratique le mazdéisme (adoration du feu et de la lumière).
Cet alphabet arménien, c’était surtout pour traduire la Bible en arménien.
Justement en 405 le moine Mesorp Machtots va inventer un alphabet arménien de 38 lettres. Le premier livre en arménien sera la Bible.
La première guerre de religion s’est déroulée au sud de l’Arménie en l’an 451
L’Arménie chrétienne gênait la Perse qui ne perdait pas espoir de développer le mazdéisme en Arménie. Les Perses envoient 700 mages en Arménie afin d’imposer le mazdéisme en Arménie. Les Arméniens se révoltent et exterminent les mages et les soldats Perses qui les accompagnaient. La Perse attaque alors l’Arménie. C’est ce qu’on peut appeler La Première guerre de religion de l’Histoire.
En 451, à la tête de 300 000 soldats à Avaraïr, une localité au nord de l’Iran actuel, la Perse attaque. Face à cette armée, les Arméniens alignent 60 000 hommes commandée par Vartan Mamikonian. Des prêtres motivaient les troupes en brandissant la croix.
Mais le combat est inégal. Et les Arméniens seront vaincus. Mais la Perse n’arrive pourtant pas à imposer le madzéisme aux Arméniens qui harcèlent régulièrement les troupes perses. Le roi Perse Yazdgard 2 renonce finalement à imposer le mazdéisme en Arménie.
Mais alors que les Arméniens luttaient en 451 à Avaraïr pour la chrétienté, ils étaient absents au Concile de Chalcédoine qui vit la séparation de l’Eglise de Rome avec celle des Eglises d’Orient dont l’Eglise arménienne.
Byzance et l’Arménie
A cette même époque l’Empire Byzantin dominait une grande partie de l’Arménie occidentale. Les rapports entre l’Arménie et Byzance qui avait fait de Constantinople la « Seconde Rome » étaient souvent tendus.
Byzance et la Perse partagent l’Arménie. Un traité sera signé en 591 et l’Arménie est partagée une seconde fois entre Byzance qui occupe une grande partie et la Perse une partie plus petite.
Les campagnes arabes et la conquête de l’Arménie
La première incursion des Arabes en Arménie débute en 640. Ils s’emparent de Dvin la capitale arménienne. Mais des accords entre Arméniens et Arabes sont signés et à la seconde moitié du 7e siècle, l’Arménie jouit d’une autonomie relative.
L’Arménie au 9e au 11e siècle sous le Royaume arménien des Bagratides
La dynastie arménienne des Bagratides fonde en 961 la ville d’Ani, surnommée « la Ville aux Mille et Une église » qui devient la capitale de l’Arménie. Mais en 1045 les Byzantins s’emparent d’Ani. Le Royaume arménien cessera d’exister et avec lui c’est toute l’Arménie majeure qui disparait
L’invasion des Turcs Seldjoukides sur l’Arménie au 11e siècle
En 1054 les hordes de Turcs Seldjoukides venus d’Asie Centrale envahissent l’Arménie semant la mort et les pillages dans les villes et villages arméniens.
10 ans plus tard, en 1064, une autre campagne des Turcs Seldjoukides, a pour but de faire des conquêtes et de s’installer sur les territoires conquis. Byzance qui avait miné les forces arméniennes durant plusieurs siècles facilite indirectement cette avancée des hordes Seldjoukides. En 1071 les armées de Byzance et des Turcs Seldjoukides s’affrontent à Manazkert en Arménie. C’est une cuisante défaite pour les Byzantins. L’Arménie est intégralement conquise par les Seldjoukides.
Le Royaume arménien de Cilicie appelé également Petite Arménie, du 11e au 14e siècle
En Cilicie, est une région au bord de la Méditerranée orientale. Le prince arménien Roupen 1er fondera en 1080 la principauté arménienne de Cilicie appelée également Petite Arménie. Ce royaume entretiendra des relations fortes avec les Croisés qui passaient par la Cilicie pour se rendre à Jérusalem. Cet Etat arménien de Cilicie disposait de nombreux ports sur la Méditerranée. La Cilice frappa également sa propre monnaie.
Ce royaume arménien est en lutte contre les invasions musulmanes les mamlouks d’Egypte qui rodent dans la région. Au 13e siècle les Mongols venus de l’Est, apparaissent.
En 1254 le roi arménien de Cilicie, Hétoum 1er va jusqu’à Karakorum la capitale mongole pour signer avec eux un traité d’amitié. Les Arméniens espèrent également christianiser les mongols. Sans succès.
Mais à partir de 1260 une nouvelle situation se crée dans cette Arménie Cilicienne.
Les Croisades ont désormais perdu leurs forces, alors que le sultanat des Mamelouks d’Égypte retrouve une pleine puissance.
Les Mamelouks attaquent l’Arménie Cilicienne. Durant près d’un siècle l’Arménie Cilicienne même diminuée tiendra encore un siècle face aux attaques de Mamelouks.
En 1373, Léon VI de Lusignan (d’ascendance poitevine, donc française) est le dernier roi de Cilicie. En 1375, les troupes égyptiennes des Mamelouks s’emparent de la Cilicie. Léon VI est emmené en captivité en Egypte. Le Royaume arménien de Cilicie cesse d’exister. En 1382, sur l’intervention des rois européens, Léon VI de Lusignan est libéré et emmené en France. Il mourra en 1396 et il sera enterré à la Basilique de Saint-Denis près de Paris. Ainsi le dernier roi d’Arménie repose en France. Le Royaume de Petite Arménie disparait.
L’Arménie du 15e au 17e siècle
Le territoire de l’Arménie subissait à la fin du 14e au début du 15e siècle les invasions Mongoles connus pour leur cruauté. Il subissait également l’invasion des Turcs Seldjoukides puis des Perses. En 1555 l’Arménie est partagée entre l’Empire ottoman et la Perse.
Les Arméniens se regroupent derrière leur Eglise et gardent leur identité nationale et culturelle en produisant des manuscrits, livres et établissant des imprimeries. D’ailleurs les Arméniens sont parmi les premiers peuples de la région à se lancer dans l’imprimerie, bien avant les Turcs.
L’Arménie au 18e et 19e siècle les prémices du réveil national
Le Tsar Pierre 1er fait campagne dans le même temps contre la Perse.
En 1801 la Russie met le pied en Géorgie. En 1828 suite aux victoires russes contre la Perse, les provinces arméniennes d’Erévan et du Nakhitchevan sont récupérées au terme d’un traité entre la Perse et la Russie.
C’est lors de la guerre russo-turque de 1877-1878 que la Question Arménienne prend un caractère international. Les Arméniens désirant une autonomie à l’intérieur de l’Empire ottoman.
Face aux persécutions de la Turquie, des partis politiques arméniens naissent dès 1885 pour défendre les intérêts des Arméniens et appliquer les réformes promises par le Sultan sous la pression occidentale.
Mais la Turquie n’entend pas réaliser ces réformes dans les provinces de l’Est peuplées par les Arméniens. Au contraire, elle réprime sévèrement les soulèvements.
Le Sultan Abdul Hamid 2 qu’on appellera le Grand Saigneur (Saigneur avec un ai, celui qui fait couler le sang) ordonne de 1894 à 1896 des massacres qui vont coûter la vie à près de 300 000 Arméniens sur les 2 millions de l’époque. Il échappera ainsi aux réformes promises dans les provinces d’Arménie.
Je vous rappelle que les Arméniens, sujets chrétiens, n’avaient pas le droit de porter des armes dans l’Empire ottoman. Ils étaient appelés « nation fidèles » et étaient en principe protégés par les Turcs contre versement d’un impôt. Interdiction pour les Arméniens de porter une arme. De plus un sujet chrétien ne pouvait pas trainer en Justice un sujet musulman. Ce ne sont que quelques exemples de la discrimination pratiquée contre les sujets non-musulmans dans l’Empire ottoman.
En 1906 un Parti, le Parti « Union et Progrès » des Jeunes-Turcs voit le jour. En 1908 il renverse le Sultan. Mais les Arméniens sont déçus car ces Jeunes-Turcs qui devaient représenter « l’esprit des lumières » car ils étaient formés en France et beaucoup étaient francs-maçons, s’avèrent très vite être des nationalistes désireux d’éliminer tout ce qui n’était pas Turc. Cette attitude a laissé la voie au Génocide.
Le génocide des Arméniens, entre 1915 et 1923
Le 24 Avril 1915 à Constantinople plus de 600 intellectuels Arméniens et personnalités sont arrêtés sur ordre du gouvernement Jeune-Turcs. Cette élite arménienne est torturée et pour certains tués. D’autres mourront sur la route de l’exil vers l’Anatolie. En automne 1914 environ 300 000 Arméniens sont appelés sous les drapeaux mais dès le début de 1915 ils sont désarmés et massacrés.
Ensuite, c’est l’étape des déportations. Elles touchent l’ensemble de la population arménienne de l’Arménie occidentale surtout des femmes, enfants et vieillards, les hommes étant déjà tués à l’armée. Environ 800 000 périront sur les routes de l’exil. D’autres seront tués dans
les camps aux portes du désert de Syrie. Entre 1915 et 1923 le génocide fera 1,5 million de victimes arméniennes. Les biens des Arméniens sont spoliés.
Des centaines de milliers d’Arméniens qui en échappent deviennent des réfugiés. En Syrie, au Liban, en Grèce, en France où ils arrivent dès 1920. D’autres iront aux Etats-Unis, au Canada, en Australie ou en Argentine. Une vaste diaspora arménienne se forme à travers le monde. Des Arméniens qui sont présents dans plus de 120 pays sur les 5 continents.
Mais le génocide a décapité plus des 2/3 de la nation arménienne et spolié les 9/10e du territoire de l’Arménie.
La République turque de 1923 fondée par Mustapha Kémal Atatürk repose sur ce crime du génocide des Arméniens et de la spoliation de leurs biens. D’ailleurs nombre de cadres criminels Jeune-Turcs ont formé l’équipe d’Atatürk.
La Première République d’Arménie (de Mai 1918 à Décembre 1920)
En janvier 1915 la 3e Armée Turque subit à Sarikamiche en Arménie un sévère défaite contre l’Armée Russe et les quelque 5000 combattants volontaires Arméniens. Des 100 000 soldats Turcs, 80 000 mourront dont une grande majorité par le froid et la neige. Les Turcs n’étant pas préparés à affronter l’hiver rude dans ces contreforts du Caucase. Pour masquer la raison de cette défaite les Jeunes-Turcs accusent Arméniens de les avoir trahis avec les Russes. Ce qui est faux. C’est l’un des arguments turcs pour justifier le génocide. L’Armée Russe bien préparée avance et en octobre 1917 elle occupait Erzeroum, Kars, Van et d’autres localités arméniennes.
Mais manque de chance une nouvelle fois pour les Arméniens, la Russie connait la Révolution d’Octobre 1917. Les soldats Russes quittent le terrain pour rejoindre leur famille. Et les Arméniens se retrouvent seuls face aux troupes Turques bien plus nombreuses que les quelques milliers de combattants Arméniens. Les Arméniens aidés par une petite armée russe arrivée en renfort se retirent vers l’Est, en direction de l’Arménie russe ou Arménie orientale.
Mais cette Arménie orientale va être envahie par les Turcs en 1918. Les troupes turques massacrent plus de 10 000 Arméniens à Gumri. Les troupes turques voulaient en finir avec les Arméniens et les massacrer jusqu’au dernier. Elles avancent sur Erévan.
A une quarantaine de kilomètres d’Erévan, à Sardarabad les Arméniens mènent une lutte à mort face à l’armée turque du 26 au 28 mai. Et miracle, les Arméniens arrêtent la progression des Turcs qui battent en retraite. C’est la victoire du peuple arménien.
Les Arméniens proclament l’indépendance de l’Arménie le 28 mai 1918 avec pour capitale Erévan, une petite ville de 30 000 habitants. Cette petite République d’Arménie amputée de sa partie historique, n’a que 12 000 km² et compte à peine 900 000 habitants. Cette République d’Arménie s’organise et reconquiert une partie des territoires de l’Arménie occidentale. Elle ira jusqu’à former un territoire de 76 000 km². Elle organise son système d’éducation avec la gratuité des écoles. Elle adopte son drapeau nationale le rouge le bleu et l’orange en bandes horizontales.
Cette Première République d’Arménie avancera à grands pas dans de nombreux domaines.
L’Arménie Soviétique (de décembre 1920 à septembre 1991)
Mais le 28 avril 1920 l’Azerbaïdjan est soviétisé. Les Bolchéviks Arméniens soutenus par le Comité Révolutionnaire de Moscou prennent force. Et le 2 décembre 1920 la République d’Arménie est soviétisée.
L’accord russo-kémaliste va également partager l’Arménie. A l’ouest l’Arménie est amputée de la région de Kars qui passe à la Turquie. Le Karabagh et le Nakhitchévan sont séparés de l’Arménie soviétique pour être remis à l’Azerbaïdjan soviétique. L’Arménie est dépecée…De ses 76 000 km² seuls 29 800 km² resteront.
Mais cette Arménie soviétique qui faisait partie des 15 républiques de l’Union soviétique s’est développé e économiquement. L’URSS y a installé des usines, des complexes sportifs, le métro à Erévan, et divers équipements importants. Comparée aux autres Républiques soviétiques, l’Arménie vivait plutôt bien.
L’Indépendance de l’Arménie a été déclarée le 21 septembre 1991.
L'amitié par la connaissance mutuelle
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